Aux origines de la recherche sur la chimie des colorants en Alsace

Traité théorique et pratique de l’impression des tissus
Aux origines de la recherche sur la chimie des colorants en Alsace : exposition virtuelle

Cette exposition virtuelle explore les trésors des fonds de la Bibliothèque Universitaire de la Société Industrielle de Mulhouse (BUSIM) pour retracer l’histoire de la chimie appliquée, notamment dans le domaine des colorants et de leurs applications industrielles. Elle met en lumière les réussites de la Société Industrielle de Mulhouse jusqu’aux années 1860-1870, avant le déclin face aux industries allemandes, à travers des échantillons colorisés, des catalogues, et des schémas de machines utilisées dans l’industrie textile. Elle s’intéresse également à d’autres domaines, comme la photographie et le daguerréotype, où Mulhouse a été un acteur majeur, et aborde la conservation des pièces textiles face à l’épreuve du temps.

Partie 1 : L'industrie chimique de Mulhouse

 

Chimie pure et domaines d'application, souvent innovants, font rapidement l'objet de bien des recherches. Les deux sont étroitement liés dans les domaines de la chimie des colorants naturels et la teinture et l'on y développe des « recherches sur l'amélioration et les applications pratiques des colorants naturels et adjuvants chimiques utilisés en impression et teinture. »  L'enjeu premier, c'est celui de la maîtrise de nombreux produits essentiels pour maîtriser l'impression sur toiles de coton : acides, agents de blanchiment, apprêts, colorants naturels (garance, indigo,...), mordants . Gaz d'éclairage et expérimentation des drogues firent aussi partie de leurs préoccupations . Les ateliers des entreprises sont mis à profit dans le cadre de ces recherches. On devra à des hommes tels que Camille et Horace Koechlin, Paul Schützenberger, Auguste Rosenstiehl, Emilio Noelting et Albert Scheurer la paternité de l'amélioration de bien des procédés en matière de chimie tinctoriale et d'impression . Dès les premiers appels à prix de la SIM en 1827, on constate que nombre d'entre eux sont consacrés à la garance. Ces prix-là sont également les mieux dotés . On dénombre pas moins de 109 prix décernés entre 1826 et 1875 . Les industriels sont généralement satisfait par les couleurs naturelles (dont Persoz, à travers son œuvre, est l'un des meilleurs descripteurs) mais elles ont alors pour seul défaut « le nombre relativement réduit de nuances, désavantage, lui aussi naturel, et que les coloristes et teinturiers pallièrent avec succès en mettant en œuvre de nouveaux mordants » .