Acropole d'Athènes, vers 1860
Les moulages représentent la collection la plus fameuse de l’Institut d’archéologie classique de l’Université de Strasbourg, mais les quelques 2 300 tirages papiers et 2 100 plaques de projection, achetés à partir de 1872, constituent un des fonds les plus importants de photographies anciennes à sujet archéologique en France, où l’on trouve des tirages uniques au monde.
La première photographie a été prise par un des pionniers de la photographie archéologique, le grec Paul Baron des Granges (1827-1887).
En montrant, vers 1860, un panorama de l’Acropole d’Athènes et de ses abords sud pris depuis la colline des Muses, elle témoigne du progrès des fouilles, des travaux de reconstruction mais aussi du progrès des démolitions dont sont victimes les architectures postérieures à l’Antiquité, qu’elles soient médiévales ou ottomanes.
Le Théâtre de Marcellus, Rome, vers 1870
Le second tirage photographique, d’Edmondo Behles (1841-1921), est titré : « Le théâtre de Marcellus ». L'ordre ionique du deuxième niveau d’arcades est facilement identifiable, malgré les habitations modernes qui ont envahi les embrasures. L’ordre toscan du premier niveau est beaucoup plus difficile à reconnaître, si ce n’est par son entablement, les arcades ayant été complètement masquées par les échoppes qui les occupent.
Le nom de la rue, Via dei Sugherari, indique quels sont les artisans qui se sont installés sans vergogne dans les substructions du plus ancien théâtre en pierre conservé de l’Urbs : il s’agit des artisans du liège venus de Naples au 18e siècle pour installer à Rome leur fructueux commerce de crèches ou de maquettes de monuments antiques, alors en pleine expansion.
Les pionniers de la photographie archéologique
L’Institut d’archéologie classique de l’Université de Strasbourg comporte, depuis sa création en 1872, un musée archéologique constitué autour de trois collections : une gypsothèque, une photothèque et un antiquarium.
Installé par son fondateur, Adolf Michaelis (Kiel, 1835-1910, Strasbourg), au premier étage du Palais universitaire, il occupait 1 300 m² de locaux spécialement aménagés. Ce musée servait à la fois de salle de séminaire, où les étudiants s’entrainaient à l’autopsie, à la description sur pièce et à la comparaison entre des copies en plâtre ou des photographies d’originaux conservés dans des musées différents, et de laboratoire pour toutes sortes d’expériences (effets de polychromies, installations selon des éclairages différents, etc.).
Strasbourg, Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace (MISHA) / Université
Collection de photographies anciennes du Musée Adolf Michaelis