Au 16e siècle, la ville de Strasbourg est devenue l’un des grands centres d’imprimerie du cœur de l’Europe. Après les imprimeurs de l’époque des incunables qui avaient lancé le mouvement, une nouvelle génération y poursuivit, ainsi qu’en d’autres villes d’Alsace, le développement de cette technique. La Bibliothèque nationale et universitaire s'est assignée la tâche de reconstituer la collection complète des livres et documents imprimés en Alsace aux 16e et 17e siècles.

La Bnu possède la majorité des éditions et études de référence sur les apocryphes chrétiens. Ces textes, qui racontent la vie de Jésus, de sa famille et des apôtres, ont eu une influence considérable sur la liturgie et la piété des chrétiens d'Occident comme d'Orient. Le corpus numérisé est constitué d'ouvrages publiés entre 1499 et le début du 20e siècle.

Un des courants les plus forts de la mystique chrétienne s’est développé au 14e siècle en Alsace, dans la vallée du Rhin, et plus particulièrement à Strasbourg : la Mystique rhénane. Ses plus grands représentants, Maître Eckhart, Jean Tauler, Henri Suso (Heinrich Seuse) et Rulmann Merswin s’y sont côtoyés.

Sur les 10 000 pièces que comptent les collections, plus de 4 300 monnaies et médailles sont en ligne, face et revers (à moins qu’elles soient unifaces). Toutes les monnaies ont été numérisées à l’exception de celles issues de trésors ou de trouvailles qui contiennent souvent de très nombreux exemplaires identiques. Ce corpus propose ainsi une première approche détaillée de la numismatique alsacienne, et un parcours riche et diversifié à travers l’histoire monétaire de l’Alsace.

Les manuscrits enluminés du Moyen âge sont dans toute grande bibliothèque le cœur de la collection, le trésor le plus précieux et le plus admiré du public. La Bibliothèque nationale et universitaire compte un riche corpus d’environ 700 manuscrits médiévaux, par-dessus lesquels vole encore le fantôme de l’Hortus Deliciarum de Herrade de Hohenbourg, hélas perdu à jamais depuis 1870. De véritables joyaux sont pourtant bien présents dans les réserves de la Bnu, et ils ont fait l’objet de plusieurs campagnes de numérisation successives.

Incontournable, la figure de Goethe plane sur l'histoire des lettres allemandes et domine assez logiquement le fonds ancien de la Bnu depuis sa création. La place qui lui est réservée est unique avec plus de 2250 ouvrages (dont une centaine date du 18e siècle). Ces titres sont pour 90% en allemand et plus de la moitié correspondent à des études secondaires du 19e siècle.

Lors de sa fondation en 1871, la Bibliothèque nationale et universitaire a acquis des ouvrages de manière à offrir l’accès à un savoir universel. Cette quête s’est par conséquent étendue à l’acquisition de littérature destinée à la jeunesse. Le fonds est, pour l’essentiel, constitué d’ouvrages d'enseignement ou de revues parus entre le 18e siècle et le début du 20e siècle. Les textes sont en français, en allemand ou en anglais.

Les textes de cette collection reflètent les contacts diplomatiques et commerciaux, voyages et missions, enquêtes ou reconnaissances savantes qui ont contribué à la production d'un discours sur ces « confins » de l'Europe, entre intégration et mise à distance. On voit ainsi l'Europe face à la Moscovie médiévale, les monarchies ibériques face aux régions reprises aux musulmans, Venise face aux Slaves du littoral dalmate, le « mirage russe » de l'Europe des Lumières, ou bien l'utopie nordique et la passion méditerranéenne de l'Europe bourgeoise et industrielle du 19e siècle.

Durant les premiers mois de la Première Guerre Mondiale, les troupes françaises lancent une offensive sur le Sud de l’Alsace. Elles parviennent rapidement à prendre Mulhouse avant d’être repoussées par les forces allemandes. Après cette phase de guerre de mouvement, le front s’établit sur une petite partie des terres alsaciennes entre la vallée de Thann et Dannemarie au sud d’Altkirch. C’est dans cette ville que l’état-major français décide d’installer la rédaction en chef d’un journal destiné aux Alsaciens ne maîtrisant pas le français : les Kriegs-Berichte qui paraissent à partir du 4 octobre 1914.

Au départ très artisanaux car confectionnés sur les lieux mêmes des combats, les journaux de tranchées témoignent de la volonté des soldats d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, leur terrible quotidien : poésie, satire, caricature et illustration en constituent les points forts. L’autorité militaire, tout en encourageant une activité qui servait à maintenir le moral des troupes, tend de plus en plus à encadrer la production, quand elle n’édite pas elle-même des « journaux des armées ». Ces derniers sont inspirés par les premières gazettes artisanales mais véhiculent, derrière l’humour et une illustration toujours abondante, un discours de propagande beaucoup plus affirmé.